mardi 8 juillet 2014

BNP Paribas devait se soumettre à la loi américaine

Présente aux Etats-Unis, la banque BNP Paribas, dont l'actionnaire principal est l'Etat belge, qui n'a pas un seul représentant au CA,  devait donc se soumettre à la loi américaine.

Michel Sapin, aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence le 6 juillet :
Notre amie c'est la finance, la bonne finance

Côté français, on se sent visiblement plus impliqué dans BNP Paribas, et plus tôt, soit le 1er juillet, au lendemain de l’annonce de la sanction, Michel Sapin - lemême-  envoyait un communiqué  assez "symptomatique" d'une grande légèreté :
"Les autorités américaines ont annoncé l’ouverture d’enquêtes visant d’autres banques européennes, pour des agissements similaires. L’extraterritorialité des normes américaines, liée à l’utilisation du dollar, doit conduire l’Europe à se mobiliser pour faire progresser l’usage de l’euro comme monnaie d’échange internationale"

Georges Ugeux, fondateur de la société de consultance "Galileo Global Advisors" basée à New York:
"Le gouvernement ment dans toutes les langues. M. Sapin ne sait pas de quoi il parle. C’est la Réserve fédérale qui est en charge de la compensation en dollars pour une banque américaine enregistrée aux Etats-Unis"
"Monsanto ne va pas produire du maïs transgénique en France (où c’est interdit) sous prétexte que c’est permis aux Etats-Unis. La France essaie de "politiser" un sujet qui ne devrait pas l’être"
Georges Ugeux estime que la sanction imposée par les Américains n'est pas exagérée, d’autant plus que BNP Paribas a tardé à collaborer à l’enquête et a dissimulé des pièces à conviction (comme l’a rappelé la justice américaine lors de la conférence de presse)

"La sanction représente deux à trois fois les bénéfices engendrés.
L
es Américains sont intransigeants à propos des embargos avec des pays considérés comme menaçants pour la sûreté nationale, même s’ils sont riches en pétrole comme l’Iran et le Soudan"
Les termes employés par la justice américaine sont d’ailleurs assez éloquents. Le ministre de la Justice, Eric Holder a clairement fait comprendre que le cas BNP - qui a commis l’erreur de tarder à collaborer à l’enquête - devait "servir de leçon". Lors de la conférence de presse. Ce dernier a par ailleurs affirmé :

"La BNP a facilité l’accès du gouvernement soudanais et de ses institutions au système financier américain, s’engageant ainsi dans des transactions illégales de plusieurs milliards de dollars. Et ceci tout en sachant que le gouvernement du Soudan soutenait le terrorisme, bafouait les droits de l’homme, et même - selon les termes d’un responsable américain - avait accueilli Oussama Ben Laden et refusé une intervention des Nations unies au Darfour"


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Le ministre des Finances a également appelé mardi à "une nécessaire discrétion" dans les déclarations relatives à l'avenir de la participation de l'État belge dans le capital de BNP Paribas

Koen Geens s'est dit mardi troublé par la nature et la gravité des faits pour lesquels BNP Paribas a accepté une transaction pénale de 8,9 milliards de dollars aux Etats-Unis et a confirmé avoir invité l'administrateur général du groupe bancaire, Jean-Laurent Bonnafé, à le rencontrer "prochainement" à Bruxelles. M. Geens (CD&V) souhaite "prendre connaissance avec précision des leçons que le management et tous les organes compétents tirent de ce qui s'est passé, y inclus au niveau de la transparence à l'égard des actionnaires", a-t-il fait savoir dans un communiqué qui ne précise pas la date de cette rencontre.
Cette invitation est confirmée dans un courrier du ministre qui fait part "du trouble provoqué par la nature et la gravité des faits".
BNP Paribas avait reconnu le 30 juin dernier à New York avoir violé des embargos américains contre Cuba, l'Iran et le Soudan et accepté de payer une amende de 8,9 milliards de dollars (6,45 milliards d'euros, la plus lourde jamais infligée à une banque étrangère aux Etats-Unis) afin d'échapper à des poursuites pénales.
L'État belge est le principal actionnaire de BNP Paribas, à hauteur de 10,28%. Le 1er juillet, il avait assuré maintenir sa confiance dans l'administrateur général du groupe, Jean-Laurent Bonnafé. M. Geens avait aussi qualifié BNP Paribas de "banque dirigée avec prudence" et s'était refusé à tout commentaire sur le fond de l'affaire, contrairement au communiqué de ce mardi qui fait part de son "trouble" quant à la "gravité des faits".
Le ministre a également appelé mardi à "une nécessaire discrétion" dans les déclarations relatives à l'avenir de la participation de l'État belge dans le capital de BNP Paribas. "L'État n'a pas vocation à rester actionnaire d'institutions bancaires. Toutefois, une décision de vente de ce type de participation doit se prendre dans un climat serein par un gouvernement de plein exercice", a-t-il commenté.
M. Geens se déclare en outre disponible pour répondre aux questions à l'invitation de la commission des Finances de la Chambre si la demande en est formulée. 



15 des plus grandes banques de l'UE possèdent 20.000 mds €. , par


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