lundi 25 mars 2013

Marcourt s'est donné 2 mois pour réussir à sauver l'emploi

Septembre 2012 : Elio Di Rupo:
"Rencontrer Lakshmi Mittal, ce n'est pas mon rôle"
"chez nous, la dimension économique relève des Régions. Le gouvernement wallon travaille et nous sommes en appui"

"nous avons des lois très importantes de réformes institutionnelles et nous sommes tenus de les respecter"
 Selon Elio Di Rupo, dans de telles circonstances, il vaut mieux éviter de se disperser:
"Nous ne voulons pas créer une situation de cacophonie où il y aurait une multitude d’interlocuteurs"

Pourtant en janvier 2013, Elio Di Rupo à l'issue d'une réunion entre gouvernements fédéral et wallon, suivie d'une rencontre avec les syndicats d'ArcelorMittal au cours d'une brève conférence de presse au Lambermont :
 "une "task force" va être mise sur pied à l'initiative du gouvernement wallon afin de tenter de sauver l'outil sidérurgique liégeois. Les syndicats en feront partie, de même que les autorités locales "si nécessaire"
"Nous n'acceptons pas la décision d'ArcelorMittal et nous sommes bien évidemment aux côtés des travailleurs pour élaborer un plan industriel et sauver l'emploi"
"Notre priorité, c'est de permettre la reprise des installations liégeoises par un repreneur industriel"



Elio Di Rupo
Nous n’acceptons pas la fermeture et la décision d’ArcelorMittal. Nous sommes tous derrière les travailleurs pour élaborer un plan industriel et sauver l’emploi.Déclaration conjointe du Gouvernement wallon, du Gouvernement fédéral et d’une délégation de représentants des travailleurs d’ArcelorMittal: http://goo.gl/HFeUf

Il y a 2 mois, Gaspard Grosjean écrivait
:

Le ministre l'a dit et répété, il privilégie la piste d'un repreneur privé pour les sites sidérurgiques liégeois. Et Jean-Claude Marcourt se laisse deux mois pour trouver ce fameux repreneur providentiel. Deux mois. Soit demain. Mais là, le ministre se doit de trouver la parade. La nationalisation est exclue. Reste donc la reprise. Mais là, encore faudrait-il qu'ArcelorMittal vende ses installations. Et le groupe se veut clair: c'est non! Dès lors, quid? L'expropriation? Cette solution a été évoquée par Alain Mathot et Jean-Claude Marcourt ne l'a pas balayée, arguant qu'il ne fallait négliger aucune piste. Autre possibilité: assurer le reclassement de chaque travailleur dans le secteur privé, faire payer à ArcelorMittal l'entièreté de ses coûts liés aux accords sociaux et environnementaux et se tourner vers d'autres secteurs à implanter sur les sites.
La tâche s'annonce ardue. Impossible, même? Peut-être. Car pour rappel, aucun repreneur potentiellement intéressé ne s'est spontanément manifesté. Il va donc falloir les démarcher.
Quoi qu'il en soit, le ministre Marcourt est quasiment dans l'obligation d'avoir des résultats sur ce dossier. A l'époque de l'annonce de la fin de la phase liquide, les syndicats prônaient déjà une nationalisation sous prétexte que seule une sidérurgie intégrée était viable. Et le reproche principal qui avait été adressé au ministre était d'avoir laissé planer le doute sur cette possibilité. Cette fois, il semble qu'il ait retenu la leçon et a d'emblée annoncé que la piste du repreneur privé était celle qui avait ses faveurs.
Car même si tous les politiques disent œuvrer ensemble afin de limiter la casse, c'est bien à Marcourt que revient cette tâche. S'il la relève, il en sortira d'autant plus fort et son aura prendra de l'ampleur. Mais dans le cas contraire, cela pourrait s'avérer plus dramatique. Et sa base électorale, à savoir les syndicats, risque bien de se détourner définitivement de lui.

Et c'est parti, mon kiki ! "ArcelorMittal: le gouvernement wallon débloque un million d'euros pour tenter de trouver un repreneur"
Olé ! "l'avis de l'Inspection des Finances sur le déblocage de ce million d'euros n'a pas été présenté au gouvernement wallon" ...
Olé, olééééééééé: "Marcourt a invoqué l’urgence pour passer par la procédure nettement plus "souple" et rapide de la procédure dite négociée" #MegaFail

Et aujourd'hui, comme hier  ?
Le même type de baronnets locaux autistes ...Et qui était ministre-Président wallon lors de l'OPA Mittal sur Arcelor en mai 2006 ?





Pour mémoire:
Depuis la première nationalisation du secteur, cela fait 30 ans qu'il faut se reconvertir: autisme politique de barons locaux

Corentin de Salle
La légitime émotion suscitée par l'intention de Mittal de fermer 7 des 12 sites de la phase à froid en Région liégeoise (soit 1300 emplois) est un bon exemple de l'incapacité qu’ont, depuis des décennies, les gouvernants wallons de dissocier deux choses différentes: un emploi et la personne qui occupe cet emploi. Ils confondent politique de l’emploi et politique de protection des employés.
Une des missions du gouvernement est, dans le strict cadre de ses compétences (infrastructures, aménagement du territoire, politique fiscale, droit du travail, enseignement, formation, politique scientifique, lutte contre le chômage, etc.) de créer l'environnement le plus favorable à l’investissement et à la création d’entreprises et d’industries génératrices d’emploi. Sa mission n’est pas de s’assurer qu’un groupe de personnes dans une filière considérée trouvera toujours de l’emploi dans cette filière. Elle doit, au contraire, lutter contre tout ce qui rigidifie le marché du travail, tout ce qui dissuade d’embaucher, d’investir ou d’innover. Dissocier l’emploi de la personne employée, c’est aussi mettre en place un système dans lequel licenciement ne rime pas avec mort professionnelle de la personne licenciée.
L’histoire économique, c’est l’histoire de la fameuse destruction créatrice (certains emplois disparaissent et d’autres naissent). La fatalité n’existe pas : il est faux de croire que l’industrie n’a plus d’avenir en Région wallonne mais il est irresponsable de vouloir empêcher la destruction de ce qui n’a plus d’avenir car, ce faisant, on empêche, freine ou limite la création des entreprises qui ont véritablement un avenir.
Emily Hoyos
menace de suppression de 1300 emplois chez arcelor mittal. Je suis scandalisée au nom de toutes les familles du bassin liégeois mais aussi du potentiel économique de la sidérurgie liégeoise. Il n’est pas question de se laisser faire face au cynisme de ces bandits. Ecolo demande le retour du Premier Ministre de Davos pour saisir d'urgence la commission européenne: Arcelor Mittal bafoue les règles européennes et organise la concurrence faussée. C'est scandaleux et illégal!
1- Le "potentiel économique de la sidérurgie liégeoise": est-il possible de le détailler ?
2- "Mittal bafoue les règles européennes et organise la concurrence faussée. C'est scandaleux et illégal!"
Est-il possible de savoir de quelles règles européennes on parle en matière de "concurrence faussée" ?
#merci

Lire aussi de ce qu'il se disait il y a 2 mois:
ArcelorMittal: Jean-Claude Marcourt pense pouvoir trouver un repreneur - vendredi 25 janvier 2013
Le ministre wallon de l'Economie Jean-Claude Marcourt est confiant dans la possibilité de trouver des repreneurs pour les sites liégeois qu'ArcelorMittal veut fermer. "Il y a une volonté délibérée de détériorer la compétitivité" de ces sites, dit-il à la RTBF. Et aussi L'agonie de la sidérurgie liégeoise: notre dossier Relisez le chat avec Didier Van Caillie La direction d’ArcelorMittal a annoncé jeudi son intention de fermer la moitié de la phase à froid liégeoise et 1300 emplois sont directement menacés. Mais pour autant, "on n’a pas assisté à la mort du bassin liégeois" estime le ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt au micro de Bertrand Henne. "Depuis plus d’un an, ArcelorMittal promet un plan industriel, disant que le froid est stratégique ; jeudi ils ont tombé le masque" poursuit-il. Le ministre socialiste remet ce "drame social" dans le contexte de "la pire crise économique qui soit arrivée et où on constate que l’Europe est restée les bras ballants. Mais nous assistons depuis un certain nombre de mois au transfert de carnets, notamment vers Brême et vers Gand, qui montrent bien qu’il y a une volonté délibérée de détériorer la compétitivité. Je pense qu’il y a un site de trop dans le schéma d’ArcelorMittal et que, pour des raisons peu objectives, c’est Liège qui a été choisi". "La confiance est rompue" Jean-Claude Marcourt rappelle que le gouvernement wallon demande régulièrement à la direction d’ArcelorMittal des plans d’investissement : "Rien n’a été fait, la confiance aujourd’hui est rompue. Il leur appartient de démontrer ce qu’ils disent. Sinon ils feraient mieux de partir". Jean-Claude Marcourt est chargé par le gouvernement wallon de chercher des repreneurs: "Je pense qu’aujourd’hui la stratégie commerciale de Mittal est un désastre. Il n’y a plus aucune agilité dans ce groupe: on est bon pour des très grosses commandes, mais on n’est pas bon pour des nouvelles niches, on n’est pas bon pour des petits volumes. Or les outils qui sont là permettraient d’avoir une stratégie dans ce sens et manifestement d’autres industriels pourraient être intéressés". Jean-Claude Marcourt se donne deux mois pour trouver un repreneur, a-t-il aussi déclaré sur Bel RTL. Il veut croire qu'ArcelorMittal acceptera de céder les sites délaissés. "Sinon ce sera un mensonge supplémentaire", selon lui.


Liège: PTB et Vega refusent la «motion ArcelorMittal»
Le Conseil communal de Liège a longuement évoqué l’actualité de la sidérurgie, ce lundi soir. Il a adopté une motion de mobilisation presqu’à l’unanimité. Le PTB et Vega n’ont pas voté pour le texte, l’estimant trop frileux. Ordre du jour quelque peu chamboulé ce lundi soir, au conseil communal e Liège, notamment en raison de l’actualité. Plusieurs partis avaient en effet proposé le vote par l’assemblée d’une motion concernant le retrait partiel (7 sites sur 12) d’ArcelorMittal de la phase à froid, dans le bassin liégeois. Les élus ont donc décidé de se mettre autour de la table pour rédiger une motion commune aux différents groupes politiques, en tentant de recueillir un soutien unanime.
Le PS, le cdH, le MR et Écolo ont finalement voté pour cette «motion relative à la mobilisation du conseil communal», Vega s’abstenant et le PTB votant contre.
Divergences au sein du groupe MR
Les choses ne sont donc pas si simples, à commencer par une prise de position au sein du MR. La cheffe de file Christine Defraigne, vendredi, envoyait une proposition de motion évoquant clairement la possibilité «d’évaluer si une solution de portage ou de nationalisation est envisageable par les pouvoirs publics». Une position défendue par le PTB et la FGTB, qui a eu de quoi surprendre au sein des rangs libéraux. À tel point que plusieurs élus, Michel Péters et Diana Nikolic par exemple, ont pris leurs distances par rapport à la proposition de motion.
Ce lundi soir, Christine Defraigne a rappelé à plusieurs reprises qu’il s’agissait pour elle de «s’aligner sur la position prise par Charles Michel et Didier Reynders» mais aussi de «ne pas rejeter certaines pistes par principe, mais bien de tout envisager» pour la poursuite de l’activité sidérurgique. Si le groupe MR a voté pour la motion, c’est par «un petit oui» que le conseiller Michel Péters a tenu à exprimer son vote personnel.
« Trop flou, trop mou » pour Raoul Hedebouw
Le PTB (2 sièges) aurait pour sa part apprécié une mention bien plus claire de la piste de la nationalisation ou du portage public. L’amendement proposé par le chef de file Raoul Hedebouw à ce sujet n’a cependant pas été accepté par la majorité du conseil. Avec cette motion, «on est dans le flou, face à l’actualité et à son côté dramatique. Le conseil communal donne un signal beaucoup trop flou, beaucoup trop mou», a-t-il regretté.
L’élu du groupe Vega, François Schreuer, s’est quant à lui abstenu, puisqu’il souhaitait l’ajout de l'amendement: "Le Conseil dénonce la politique d'austérité européenne, qui a ouvert un cycle de régression sociale et économique sur le continent, avec des conséquences dramatiques sur l'industrie". À nouveau, cette proposition n’a pas été acceptée par la majorité du conseil, Ecolo votant tout de même pour.
Cette motion servira de base pour les élus du conseil communal pour faire pression à tous les niveaux, dans le but de sauver l’activité sidérurgique. Rappelons que le conseil communal de Liège comporte un ministre régional (Jean-Claude Marcourt) et plusieurs représentants aux parlements européen, fédéral et régional.

Le texte de la motion
ArcelorMittal vient à nouveau de montrer son vrai visage avec brutalité : en reniant sa parole d’assurer l’avenir de la sidérurgie à froid dans le bassin liégeois, ArcelorMittal a déclenché un cataclysme économique mais aussi et avant tout des drames sociaux et humains qui en découlent. Et c’est naturellement d’abord aux milliers de travailleurs et de familles, sous-traitants, indépendants et commerçants concernés par les décisions destructrices de Mittal que pense le Conseil communal de Liège et auxquels il témoigne sa solidarité.
Liège et son bassin sont le berceau de la sidérurgie moderne. Pour la collectivité liégeoise, cette activité économique fait partie intégrante de son histoire, de son ADN. Les sidérurgistes liégeois, depuis John Cockerill, ont créé, accompagné et fait évoluer tant de métiers de l’acier. C’est, aujourd’hui, en bords de Meuse, que sont créés et fabriqués des aciers du futur comme le fait Arceo, avec le revêtement d’acier par plasma sous vide, une technologie totalement innovante mise au point par le CRM, le Centre de recherche Métallurgique installé au Sart Tilman.
Il est important de veiller à préserver notre savoir-faire industriel en conservant, au sein du CMR liégeois, nos brevets et avancées scientifiques développés avec l’AMLR (ArcelorMittal Liège research).
La sidérurgie a donc toujours un avenir à Liège pour autant que les opérateurs industriels dont elle dépend aient la capacité – entrepreneuriale et intellectuelle – et l’envie de lui donner souffle et vie.
ArcelorMittal s’étant mis hors jeu – sans doute parce que n’ayant ni la capacité, ni la vision, ni l’envie -, le Conseil communal de Liège et les différents groupes qui le composent en appellent à l’unité de l’ensemble des acteurs économiques, sociaux et politiques du bassin liégeois mais aussi au-delà de la Wallonie et de l’ensemble du pays pour que tout soit fait afin d’assurer la relance et le développement de la sidérurgie liégeoise. Aucune piste ne doit être négligée, aucune solution ne doit, par principe, être rejetée.
les solutions envisagées doivent être évaluées dans le cadre d’un plan industriel cohérent. en outre, ArcelorMittal doit payer sa dette sociale et environnementale, la dépollution des sites désaffectés et le remboursement des aides publiques obtenues pour son installation.
le Conseil communal de la Ville de Liège s’engage à tout mettre en œuvre pour participer à la recherche de nouveaux partenaires industriels porteurs d’avenir pour la sidérurgie.
Il invite les gouvernements fédéral et wallon à sensibiliser les institutions européennes à la nécessité d’un plan d’action qui aide au développement d’un projet sidérurgique européen à haute valeur ajoutée, ainsi qu’à l’élaboration d’un droit européen du travail et d’un code social de conduite des multinationales.
Le Conseil communal demande au collège et à la Ville de Liège d’activer avec le GRE (NDLR : le Groupe de redéploiement économique liégeois) tous les projets permettant d’utiliser au mieux les compétences et outils existant au sein du bassin industriel liégeois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire