mardi 5 février 2013

Mon seul métier [le plus beau] c’est journaliste !

Cette semaine, la rubrique "ces twitteurs qui nous entourent" quitte momentanément la politique et a le grand plaisir et l'honneur d'accueillir Michel Henrion qui se présente et se livre #unpeu #oupas ... ;-)

Michel Henrion


Mon seul métier, car c’est le plus beau de tous, c’est journaliste. Mais, comme le curriculum twitae de mon compte @michelhenrion l’indique, quand on aime le journalisme, la publicité, l’audiovisuel, le Net, l’on passe de l’un à l’autre, accro aux médias et à la communication comme d’autres au shopping…


Journaliste, le plus beau métier du monde: 3 qualités essentielles ?

MH: La curiosité, la curiosité, et encore de la curiosité. (et un brin de naïveté pour découvrir chaque jour l'actu avec le même enthousiasme...) Tout jeune, je me jetais sur tous les journaux avec un appétit féroce. Cette lecture m'a donné cette égale curiosité pour TOUT ce qui fait l'actu, du fait divers, à la découverte scientifique en passant par un problème de société ou le dernier film taïwanais... C'est le journalisme qui m'a clairement donné aussi l'amour de la politique, abrégé de la comédie humaine...C'est du spectacle, de la cruauté, du discours, du mensonge, du sacerdoce aussi.

J’ai eu plusieurs vies professionnelles mais avec inévitablement les médias en toile de fond. Aujourd’hui, c’est surtout l’évolution du Net et des réseaux sociaux qui me passionnent, qui me “kloutent” (73) des heures durant derrière mes écrans…
Oui, c’est vrai que ça vous dévore du temps, mais moi, ça me met en joie. Parce que j’y décline le plus beau mot de la langue française: “Apprendre”


Surtout Twitter, sans aucune hésitation. Tout y est. Au delà du côté “gigantesque café du commerce démocratique”, c’est un pur concentré de tous les médias. C’est mon quotidien permanent, non-stop, de référence.
Perso, j’ai renoncé à tenter d’en expliquer l’utilité: la nouvelle génération ne se pose jamais cette question. On y est ou on n’y est pas, on respire Twitter ou pas…

Un bémol
: avec la montée en puissance de Twitter, des twittos ont parfois tendance à confondre le fil avec MSNMessenger ou un “chat”, ça j’aime pas trop.
Facebook a une toute autre sensibilité: j’y poste davantage d’avis plus personnels, de photos, d’humour, d’éléments plus polémiques se prêtant à commentaires. L’outil, si souvent critiqué voire diabolisé, est d’évidence un outil médiatique passionnant, vous donnant une audience que les blogs (aujourd’hui, souvent en déshérence) avaient bien du mal à capter…

Quand tu parles de "L’outil, si souvent critiqué voire diabolisé" on ne sait si tu parles de FB ou de twitter ...

MH: Je parle de l'outil internet en général et plus particulièrement de tous les réseaux sociaux.

Jadis, dans les années nonante, alors que le Net était vraiment balbutiant, j’avais déjà créé un premier portail francophone belge (Netomium).
Cette tentative prématurée avait pour actionnaires le groupe Deficom et la SRIW: eh bien, privé ou public, ils ne pigeaient l’un et l’autre que pouic à l’Internet.
“ C’est sûr, m’avait proclamé Louis Tordeurs, un des vice-présidents de la SRIW, en visionnant une page bégayante sur un vieux 486, cet Internet, ce truc là Michel, c’est un gadget, ça ne marchera jamais, jaaaamais tu m'entends …” 
Celui-là n’avait rien compris à ce qu’allait devenir le Net, formidable média de mutation. Ca nous fait vivre dans un nouvel espace puisque l’info est désormais accessible partout.

La vraie nouveauté, c’est l’accès universel et immédiat aux infos avec Twitter, aux lieux avec Street View ou Google Earth, aux individus avec Facebook, aux savoirs avec Wikipédia.

Je suis toujours ébloui d’avoir toute l’info avec moi, ou et quand je veux: j’écoute la radio ou les podcasts sur mon Iphone, j’achète les journaux sur mon Ipad, je peux y suivre les chaînes d’info en direct ou en catch-up TV…

C’est fabuleux, cette élimination du “facteur temps”: plus jamais d’imprimé loupé, d’émission ratée et évaporée...
Le contenu prime le support. Tous les médias me passionnent, avec un bémol navré pour ceux qui ratent la convergence de l’offre.
Que la presse écrite paraisse, mais pas qu’elle paresse. 
Cela m’effare que certains quotidiens ne puissent encore être achetés facilement en ligne, ou ne prennent pas la peine d’augmenter leurs sources d’info en filtrant, en “veillant” les réseaux sociaux. Ou perdent des lecteurs parce qu’ils commettent l’erreur de balancer tout leur contenu gratos sur le Net.
Le “journalisme diminué”, oui, ça, c’est assez effarant.

A quand ta page perso wikipedia ?

MH: Oups, faudra que je m'y mette. Mais la trop grande réputation est souvent un embarras...
 


On te voit en télé, on t'entend en radio ... quelle est ton actualité médiatique ?

MH: Tous les jeudis soir (19h-20H) en radio sur Bel-RTL , j'essaie de décrypter la médiapolitique dans l'émission "Sans Langue de Bois" sous la houlette de Mathieu Col.

Tous les dimanches de 11H20 à 12H, je participe à "On refait le Monde" télé de Georges Huercano, davantage tournée vers les sujets de société. C'est un double et vrai plaisir car la parole y est authentiquement libre autant que souvent impertinente.


Michel, pourrais-tu nous parler un peu de ton expérience avec cet homme assez incroyable qu'était Guy Spitaels ...

MH: Quand je suis devenu conseiller de com’ de Guy Spitaels, j’étais journaliste. Je connaissais l’homme- une intelligence et surtout un projet - avec lequel j’avais participé jadis à pas mal de débats télé. Pour moi, il ne s’agissait en aucun cas de faire une carrière politique: c’était une parenthèse. Et qui m’a apporté une formidable vision des mœurs politiques : après ça, on n’est plus dupe de grand chose.
Pas d’hypocrisie, comme journaliste, on peut avoir des affinités idéologiques. J’ai le cœur à gauche, mais je ne supporte pas ceux qui essaient de vous expliquer “comment vous devez être de gôche”, mais ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de devenir militant.
J’en ai gardé un goût très fort pour l’analyse médiapolitique: observer comment les politiques font pression sur les médias et comment les médias influent- surtout en ces temps où nos élus ne veulent déplaire à personne- le monde de la rue de la Loi.


Michel, tu es très attentif à ce qui se passe en Flandre ...

MH: Si on s’intéresse à la société belge, à la politique N-VA aidant, c’est impensable de ne pas observer, lire ce qui se passe au Nord. Surtout pour photographier correctement le climat au Nord, par trop caricaturé en Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc, je zyeute attentivement les twittos de Flandre. Donc, je fais défiler chaque matin sur écran toute la presse flamande, plus incisive, qui va chercher l’information au lieu d’aller tout bonnement à des conférences de presse. C’est une presse moins conviviale, plus à l’offensive et qui aiguillonne les politiques…
Une mine d’infos qui ne franchissent d’ailleurs souvent la frontière linguistique qu’avec un sérieux décalage horaire.


Et demain ?

MH: Demain, c'est comme toujours, le pays du hasard...  


Michel, merci pour ces quelques éclairage de ton parcours et de ta personnalité !
A bientôt sur twitter et FaceBook, aussi ...



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Michel Henrion, c'est aussi un blog: Demain, on rase gratis
Le blog médiapolitique de Michel HENRION (Belgique)

Raser gratis ? Cette expression viendrait d'un barbier qui avait placé jadis une pancarte proclamant ladite formule…Mais notre artisan, tout aussi fûté que près de ses sous, l'y laissait tous les jours. Par conséquent, le naïf qui, le lendemain du jour où il avait vu la pancarte pub, venait se faire raser ou couper les cheveux et qui s'étonnait de devoir quand même payer, s'entendait répondre : 

"Oui, mais il y a écrit que c'est demain que c'est gratuit !".
Aujourd’hui encore, notamment en politique, les promesses des personnalités en vue n'engagent que ceux qui les écoutent sans faire appel à leur libre-examen…Ce n’est pas le cas ici. Où on s'efforce plutôt de manier le mot à couper la langue de bois .


Et lire aussi:
Michel Henrion, journaliste et "psy"...
(par Charles Bricman)
Dans ma carrière de journaliste, j’ai connu quelques grands « porte-silences » des princes dont j’avais pour tâche de conter les faits et la geste. Michel Henrion, le propre fils du Roger qui me fit aimer le droit en commençant par celui de la Rome antique, était du nombre et pas dans la masse: il ne lui aurait pas suffi, pour en sortir après avoir lui-même éditorialisé, de bosser pour « Dieu » en personne. Guy Spitaels, encore dit: « le Spit ». C’étaient des relations subtiles en effet: d’authentiques amitiés parfois, indicibles de part et d’autre à force de courir sur la fine ligne de crête que cernent la flatterie hypocrite côté adret, la servilité peccamineuse versant ubac. Le grand art consistant pour l’un comme pour l’autre à toujours rester debout. Mais quand le rideau est tombé, les acteurs peuvent enfin s’embrasser sans plus avoir à s’opposer pour se mieux poser. Et ça donne ça par exemple, qui m’a touché et que cette petite introduction avait pour seul but d’éclairer: Ce bouquin, qui vous relate en zigzags, en fast-backs, toute l’histoire de la “guerre des belges”, est ainsi: parfumé, plein de musiques, de fanfares, d’accents, de garde-barrière de frontières linguistiques et de couleurs baroques. C’est certes une certaine histoire d’une nation cahin-cahotante hautement artificielle en pleine sarabande mais c’est avant tout un climat.A humer pour mieux piger, capter, peut-être jusqu’à comprendre un bout de la vérité de ce pays.
Lire ici l’intégralité du billet de Michel.

3 commentaires:

  1. UIn entretien intéressant même si beaucoup de choses étaient connues. Michel est très actif sur twitter mais prend peu de positions. Il relaie et c'est bien. Je suis plus réservée sur son appréciation du journaliste. Il y en a de bons et d'autres qui sautent sur le sensationnel ou exploitent l'émotion comme on le voit trop souvent. Ce n'est pas le cas de Michel. Bravo pour son enthousiasme !

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  2. Je ne suis pas d'accord : le plus beau métier c'est celui que j'exerce.

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  3. Henrion et Sel : http://www.lalibre.be/societe/cyber/article/814481/qui-sont-ces-blogueurs-influents.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

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