vendredi 3 février 2012

Raciste ? Non.

Racisme
"Idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les communautés, [les races]"
Discrimination
"Fait de séparer et de traiter un groupe de personnes différemment des autres, souvent de façon moins bonne"

Reproduction d'un Article autocensuré (sans demande d'autorisation préalable) par le magazine Elle :

Tendance : black fashion power
Elles sont pop, elles sont choc, elles sont top... De Rihanna à Nicki Minaj, Solange Knowles ou Inna Modja, les nouvelles égéries noires fascinent les créateurs, emballent les rédactrices de mode et inspirent la rue. Décryptage.
Par Nathalie Dolivo - Le 13/01/2012


Un style loin du streetwear
Dans une société obsédée par l’image, ces filles ont donc compris, mieux que quiconque, l’importance du look. On pourrait même dire que, pour la communauté afro, le vêtement est devenu une arme politique. Jon Caramanica, journaliste au « New York Times », affirmait récemment dans un article consacré à cette renaissance noire que « ce retour au style constituait pour la communauté noire une source de dignité ».
Comment ne pas y voir l’effet du couple Obama ? Dans cette Amérique dirigée pour la première fois par un président noir, le chic est devenu une option plausible pour une communauté jusque-là arrimée à ses codes streetwear. La First Lady Michelle donne le ton, misant sur des marques pointues, transcendant les robes trois trous, revisitant en mode jazzy le vestiaire de Jackie O. Bref, l’audace et la créativité se sont réveillées, le preppy a
de nouveau droit de cité. Comme dans les années 30, le mouvement Cotton Club, les costumes de jazzmen et les robes charleston. Et dans les années 60, le combat pour les droits civiques, le black power, la classe ineffable et inégalée d’une Angela Davis. Mais, si, en 2012, la « black-geoisie » a intégré tous les codes blancs, elle ne le fait pas de manière littérale. C’est toujours classique avec un twist, bourgeois avec une référence ethnique (un boubou en wax, un collier coquillage, une créole de rappeur…) qui rappelle les racines. C’est décalé, nouveau, désirable, puissant. « En cette période de crise mondiale, il y a un vrai besoin de fun et de créativité, reprend Olivier Cachin. Des Nicki Minaj ou des Janelle Monáe, originales et fortes visuellement, qui répondent totalement à cet air du temps difficile et anxiogène, en sont comme l’antidote. »

Lire aussi:
Elle [bashing]

Il y a quelque temps j'ai viré le Elle Québec de mon présentoir. Au téléphone, quand l'employée m'a appelé pour me demander pourquoi je ne voulais pas me réabonner, j'aurais dû préciser "Parce que pendant les 12 mois où j'ai reçu vos publications, pas une fois je ne me suis sentie représentée dans votre magazine. Je me suis trompée d'abonnement." Mais j'étais avec du monde, et je voulais pas m'éterniser avec une employée qui n'en avait rien à fiche de toute façon, et après tout, ce n'est pas de sa faute, elle ne l'écrit pas, le magazine. Mais lorsque je me suis abonnée à ce magazine féminin, je l'ai fait en pensant naïvement me cultiver un peu côté populaire, être à l'affut des nouvelles tendances, savoir ce qui est "in". Et comme je ne voulais pas être trop focusée "ethnique", j'ai oublié les Essence ou Miss Ebene de ce monde.

paf ! on apprend que la pire engeance des racistes s’est réfugiée dans les locaux de Elle et aurait osé faire paraître un article atroce sur la mode et comment l’arrivée de Michelle Obama comme première dame des Etats-Unis aurait permis aux Noires de s’extraire du look urban street-wear.
Je ne suis pas parvenu à lire le texte intégral pour me faire une idée de cet article de 5000 signes (ça fait un billet sur mon blog, en gros) puisqu’il a promptement été retiré du site par la rédaction du magazine suite au tsunami de réactions bien compréhensible d’internautes effarouchés par un article pas bisou du tout.
En tout cas, à éplucher les réactions de tout le microcosme des outrés du monde qui cogne, il semble que la journaliste avait dû proposer, au minimum, une nouvelle garde-robe au Ku-Klux-Klan. Au final, il sera difficile de trancher, puisque — rassurez-vous ! ce fut prompt — toutes les associations et tout ce que le pays compte d’antiracistes de combat ont réagi présents à l’appel lancé par les premières lectrices et, très rapidement, la censure riposte aux mèmes nauséabonds a permis la rapide re-possession du territoire linguistique sauvagement envahi ! Non, le discours cucul-la-praline, les clichés gnangnans et les billevesées de journalistes de Elle ne passeront pas, c’est trop insupportable !
C’est vrai, quoi, bon ! À quand une femme noire en couverture de Elle ?! Hein, à quand ?
On souhaiterait la même présence et la même réaction outrée lorsque ce sont des professions entières qui sont désignées à la vindicte populaire (hein, François ?). On souhaiterait le même tollé vigoureux lorsque certains utilisent justement des arguments un peu acidulés (proposition de viol en groupe, d’égorgement) sur des personnalités politiques pourtant connues… Et pourtant, rien. On aurait aimé lire des appels pour la présence d’une femme blanche, ou jaune, en une de « Afro Magazine ». Non ?

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